engagementsque jâai contractĂ©s, je remplis des devoirs qui sont dĂ©finis, en dehors de moi et de mes actes, dans le droit et dans les mĆurs. Alors mĂȘme quâils sont dâaccord avec mes sentiments propres et que jâen sens intĂ©rieurement la rĂ©alitĂ©, celle-ci ne laisse pas dâĂȘtre objective (1) ; car ce nâest pas moi qui les ai faits, mais je les ai reçus par lâĂ©ducation. Que
Je me prĂ©sente comme contre la violence, pourtant, poussĂ© par la jalousie, jâai violemment frappĂ© un homme hier soir. Nous avons donc lâoccasion au cours de notre vie, de ne pas correspondre Ă lâimage ou encore Ă la conscience que nous avons de nous mĂȘme. Il est donc lĂ©gitime de se demander si je suis rĂ©ellement ce que jâai conscience dâĂȘtre. La conscience est la connaissance plus ou moins claire de notre existence, essence, du monde qui nous entoure. Câest un tĂ©moin, la facultĂ© quâa lâhomme de connaĂźtre immĂ©diatement ses Ă©tats, ses actes intĂ©rieurs. Pour beaucoup, cette question met en jeu un prĂ©jugĂ©. En effet, si lâon nây rĂ©flĂ©chit pas, la rĂ©ponse spontanĂ©e sera de dire quâĂ©videmment nous sommes ce que nous avons conscience dâĂȘtre. Chacun de nous se connaĂźt, on ne peut pas en douter. Le problĂšme est de savoir si la conscience que nous avons de nous est une vĂ©ritable connaissance de nous mĂȘme. Mais, si la conscience de soi peut ĂȘtre Ă©vidente, le passage Ă la connaissance de soi est-il possible ? La connaissance de soi ne demande-t-elle pas un apprentissage, des aides ? Nous verrons donc dans un premier temps quâil est possible dâavoir une conscience de soi sans connaissance de soi. Mais, nous aboutirons dans un second temps, comment travailler Ă la connaissance de soi. I. Il est possible dâavoir une conscience de soi sans connaissance de soi Ne pouvons-nous pas prouver que nous avons conscience de nous mĂȘme ? La conscience de soi ne commence-t-elle pas par la conscience dâexister ? Et, que pouvons-nous penser de la connaissance de soi ? a Des acquis remis en doute Pour bon nombre dâentre nous, la question pourrait sembler superflue je mâappelle X, je mesure 1m70, je suis brun aux yeux marron, de nationalitĂ© française⊠Comment puis-je supposer que ce qui compose mon identitĂ© et ce en quoi je crois, que je tiens pour vrai, soit faux. Descartes montrera vite que lâon peut douter de cet acquis qui semble pouvoir nous dĂ©finir. En effet, ces caractĂ©ristiques relĂšvent de lâouĂŻ dire, de la vue, autrement dit de notre sensibilitĂ© or, les sens sont porteur dâillusions et peuvent me tromper. Je ne peux donc pas mâautoriser Ă prĂ©tendre que je suis ce que jâai conscience dâĂȘtre sous prĂ©texte que mes sens me le disent. Descartes lâa bien dĂ©montrĂ©, en soumettant toutes ses opinions Ă lâĂ©preuve du doute radical, lorsquâil voulait dĂ©terminer ce qui pouvait ĂȘtre tenu pour vrai. Il y a une conscience qui est la plus certaine des connaissances la conscience dâexister. Elle est indubitable, et en plus de savoir que lâon existe et dâen avoir conscience et connaissance de ce qui nous dĂ©finit une chose pensante. Pourquoi est-ce une certitude ? Car la pensĂ©e est indubitable aussi, je ne peux pas douter de ma pensĂ©e car le doute est une pensĂ©e. b La conscience de soi passe-t-elle par la connaissance de soi ? Il a donc Ă©tĂ© facile de sâapercevoir de ce que jâĂ©tais, et dâen avoir conscience, je suis une chose pensante. Il est maintenant plus difficile dâavoir connaissance de soi. Jâai conscience de ce qui me caractĂ©rise au niveau collectif, de ce qui me rend Ă©gale Ă tout ĂȘtre humain la pensĂ©e, mais puis-je savoir ce qui me caractĂ©rise au niveau individuel. La chose pensante que je suis se dĂ©tache du groupe parce quâelle Ă une personnalitĂ© elle se traduit par des actes, des jugements⊠Câest Ă ce niveau que se pose la question de savoir si nous sommes rĂ©ellement ce que nous avons conscience dâĂȘtre. Je peux prĂ©tendre ĂȘtre facile Ă vivre au quotidien, ĂȘtre ouverte aux autres, jalouse⊠mais est-ce vraiment ce que je suis ? Comment puis-je mâassurer que ce que je pense de moi sâaccorde avec la rĂ©alitĂ© ? Pour atteindre cette connaissance de soi, des obstacles sont Ă surmonter. Il faut tout dâabord que jâanalyse mes actes, opinions, pensĂ©es pour tenter de savoir si ce que je fais en pratique, sâaccorde avec ce que je pense moi. Ceci nĂ©cessite une vĂ©ritable introspection, câest lâanalyse de soi par soi. Or, cette dĂ©marche ne garantit pas des rĂ©ponses objectives je suis Ă la fois sujet et objet de la discussion, observateur et observĂ©. Je suis donc vouĂ©e aux erreurs car partiale et intĂ©ressĂ©e par les rĂ©ponses que je dois dĂ©gager de cette analyse. Mon observation sera trop subjective pour affirmer que la connaissance que jâai de moi coĂŻncide avec la rĂ©alitĂ© car comme le dit Auguste Comte, on ne peut pas en mĂȘme temps regarder par la fenĂȘtre et se voir passer dans la rue ». Une autre difficultĂ© sâajoute, la conscience peut nous tromper car la pensĂ©e peut ĂȘtre source dâillusions je prends conscience de ce que je dĂ©sire tenir pour vrai. De plus, lâexistence de lâinconscience bloque une partie de la recherche de la connaissance de soi. Ce qui est indiffĂ©rent au regard de ma conscience est refoulĂ© dans lâinconscience. Il y a donc une multitude de perceptions de nous mĂȘme qui ne se transforment pas en aperceptions des Ă©lĂ©ments constitutifs de nous mĂȘme sont donc comme oubliĂ©s, et je nâen ai pas conscience. Je peux donc avoir conscience, et sans erreur, de ce que je suis rĂ©ellement en tant quâhomme, une chose pensante. Toutefois, il est plus difficile de prouver que ce qui me caractĂ©rise en tant que personne, au sens individuel correspond avec la conscience que jâen ai. Je prends donc partiellement conscience de ce que je suis. Comment puis-je mâaider Ă parvenir Ă la connaissance de moi malgrĂ© les obstacles ? II. Nous pouvons ĂȘtre ce que nous avons conscience d'ĂȘtre, par autrui et par l'introspection La connaissance de soi nâest pas innĂ©e, elle sâacquiert. Il faut donc prendre conscience de la mĂ©connaissance de soi pour commencer Ă acquĂ©rir une connaissance de soi moins partielle. Mais, cela nâest pas suffisant, dâautres moyens me permettent dây parvenir. a Lâaide dâautrui Autrui est le mĂ©diateur indispensable entre moi et moi-mĂȘme » disait Sartre. En effet, jâai besoin des autres et de leurs jugements pour me percevoir dâun autre point de vue, celui-ci Ă©tant cette fois-ci extĂ©rieure Ă moi-mĂȘme, donc peut-ĂȘtre plus objectif. Je suis cette fois-ci seulement lâobjet, lâobservĂ©. Autrui peut donc mâĂ©viter les mĂ©prises, les erreurs, les illusions sur moi-mĂȘme. Par exemple, lorsquâun ami vous fait une remarque ou une critique sur vous, il vous arrive de vous vexer. Pourquoi ? SĂ»rement parce que vous ne vous Ă©tiez pas rendu compte de ce quâil a soulignĂ©, vous vous en Ă©tiez fait une autre idĂ©e. Autrui est un tĂ©moin de soi-mĂȘme mais, tout comme je ne me suffis pas Ă moi-mĂȘme pour me reconnaĂźtre, autrui nâest pas non plus suffisant. Il est donc nĂ©cessaire de mettre en parallĂšle les deux points de vue, le mien le jugement interne et celui des autres le jugement externe. Cette addition nous permet une meilleure approche de soi-mĂȘme. b Lâintrospection Le retour sur ses actes, permet aussi une meilleure connaissance de soi. La conscience que jâai de moi sera plus fidĂšle Ă la rĂ©alitĂ© si jâexamine mes actes, ce que jâĂ©prouve avec le recul, câest-Ă -dire, Ă©lever la conscience spontanĂ©e Ă la conscience rĂ©flĂ©chie. Il faut doubler tout acte de pensĂ©e de la pensĂ©e de cet acte, car la conscience rĂ©flĂ©chie naĂźt dâun dĂ©calage. Je dois donc faire une analyse de mes actes, de mes opinions avec le recul par rapport Ă ceux-ci. Mais, le moment propice pour une meilleure connaissance de soi possible, nâest-il pas la fin de notre vie ? Le niveau de conscience va aussi avec le temps et lâĂąge, il nâest pas Ă©vident de dĂ©finir lâidentitĂ© de quelquâun qui change au cours du temps. On se connaĂźt Ă travers ses actes, ses pensĂ©es, or on se connaĂźt dans les situations prĂ©sentes, vĂ©cues, mais on ne peut pas prĂ©voir avec certitude ses actes futurs, ses sentiments Ă venir. Tout comme on ne sait pas ce que nous apprendrons de nos futures rencontres. En ce sens, plus nous sommes vieux, moins de choses Ă dĂ©couvrir nous attendent, il y a donc moins de choses imprĂ©vues Ă un certain stade de la vie qui peuvent fausser la connaissance de soi. En effet, tous mes agissements, jugements, rencontres sont derriĂšre moi. Je peux donc en faire ma synthĂšse et voir toutes les facettes qui me composent grĂące Ă mon vĂ©cu. Le moi, câest-Ă -dire lâaddition de tous les je qui me composent et qui sont apparus au cours de ma vie il y a diffĂ©rent je car jâĂ©volue, je suis diffĂ©rente selon les jours, les annĂ©es, les humeurs sont entre mes mains pour juger de ma connaissance de moi. Lâapproche de moi-mĂȘme se rapprochera mieux de la rĂ©alitĂ© La connaissance de soi est donc un apprentissage long et difficile qui demande des efforts. La confrontation avec autrui, la conscience rĂ©flĂ©chie et la vieillesse sont autant de facteurs qui nous permettent de tenter de faire correspondre moi et la conscience que jâen ai sans pour autant parvenir Ă la rĂ©alitĂ©. Conclusion La conscience de soi est possible, sâil sâagit de se connaĂźtre en tant quâĂȘtre humain. Jai conscience dâĂȘtre, dâexister, dâun moi, et je ne me trompe pas. Mais, cette conscience ne permet pas une connaissance de soi, ces deux notions Ă©tant diffĂ©rentes et en ce sens, je ne sais pas ce que jâai conscience dâĂȘtre. Toutefois, si je me rends compte de cette mĂ©connaissance de soi, jâĂ©volue dĂ©jĂ en direction dâune meilleure connaissance de soi. La conscience vĂ©ritable de soi peut toutefois ĂȘtre favorisĂ©e par les relations avec autrui, avec lâĂąge⊠mais la connaissance nâest pas certaine.
Eneffet, « je suis » est dĂ©finit par Descartes comme Ă©tant le « Moi ». Le terme « conscience » a pour Ă©tymologie CUMSCIENTA ce qui signifie avec science, avec savoir. La conscience est un type de savoir, accompagnant le savoir, il nây a donc pas de science sans conscience. Toutefois, toute conscience ne produit pas de science.
Introduction Parmi tous les caractĂšres dĂ©finissant l'homme, la conscience apparaĂźt comme le plus essentiel, par elle il sait qu'il existe, que le monde autour de lui existe. La conscience est donc ce par quoi le je se constitue comme prĂ©sence au monde. Par la conscience je sais que j'existe dans le monde et ce savoir accompagne toute mon existence. Mais par ce savoir, puis-je immĂ©diatement saisir la rĂ©alitĂ© de mon ĂȘtre, connaĂźtre la vĂ©ritĂ© sur moi-mĂȘme ? La conscience de soi me permet de savoir que je suis, mais me permet-elle de savoir ce que je suis ? Il se peut que je me trompe sur moi-mĂȘme, que l'image de moi-mĂȘme que me renvoie ma conscience soit illusoire. Pour rĂ©soudre ce problĂšme, il va donc falloir distinguer la conscience de soi de la connaissance de soi afin de dĂ©terminer s'il est possible et dans quelle condition il est possible de passer de l'une Ă l'autre. PremiĂšre partie L'ĂȘtre conscient de soi est donc celui qui sait qu'il existe, qui se perçoit lui-mĂȘme au travers d'une intuition lui permettant de construire une reprĂ©sentation intellectuelle de lui-mĂȘme, c'est-Ă -dire de se penser lui-mĂȘme. Mais cette conscience de soi parvient-elle toujours Ă se constituer comme connaissance de soi, c'est-Ă -dire Ă devenir un savoir plus approfondi du sujet sur lui-mĂȘme, sur ce qu'il est rĂ©ellement ? Peut-elle se constituer comme un savoir excluant toute possibilitĂ© d'erreurs et d'illusions sur soi-mĂȘme ? Il semble en effet, Ă premiĂšre vue, difficile de sĂ©parer la conscience de soi de la connaissance de soi, puisque pour se connaĂźtre il est nĂ©cessaire de savoir que l'on existe. Mais d'un autre point de vue pour se tromper sur soi-mĂȘme, ĂȘtre victime d'illusion sur soi-mĂȘme, ne faut-il pas Ă©galement avoir conscience de soi ? Aussi la question qui nous est posĂ© Suis-je ce que j'ai conscience d'ĂȘtre ? », oppose-t-elle ces deux formes de savoir, ou du moins s'interroge-t-elle sur les relations qu'elles entretiennent entre elles. Pour traiter cette question il est donc nĂ©cessaire que soit confrontĂ©e Ă l'aspect que la conscience me donne de moi-mĂȘme ce que j'ai conscience d'ĂȘtre, la rĂ©alitĂ© de ce moi dont j'ai conscience ce que je suis. La conscience que j'ai de moi-mĂȘme n'est peut-ĂȘtre qu'une rĂ©alitĂ© illusoire masquant la rĂ©alitĂ© sur ce que je suis. AbordĂ©e superficiellement cette question ne semble donc pas faire problĂšme, ayant conscience de moi, je puis me contempler, m'observer et savoir qui je suis, il ne semble donc pas qu'il y ait rĂ©ellement de diffĂ©rence entre conscience et connaissance de soi ; ce qui n'est pas absolument faux dans la mesure oĂč la connaissance de soi suppose la conscience de soi, oĂč elle est en quelque sorte le degrĂ© le plus achevĂ© de la conscience de soi. Mais s'il y a une relation entre ces deux formes de savoir, elles ne sont pas nĂ©cessairement identiques. La conscience spontanĂ©e, immĂ©diate peut se laisser abuser par l'imagination, se fier aux fausses Ă©vidences que nous livrent les sens et l'affectivitĂ©, se laisser influencer par le tĂ©moignage d'autrui parfois trompeur mais parfois aussi rĂ©vĂ©lateur des illusions que nous pouvons nous faire sur nous-mĂȘmes. Ainsi tels les prisonniers de la caverne de Platon1, notre conscience ne nous montre peut-ĂȘtre que l'ombre de nous-mĂȘmes derriĂšre laquelle se cache la vĂ©ritable rĂ©alitĂ© de notre ĂȘtre. Ainsi tel Descartes, avant ses mĂ©ditations, je puis croire que l'existence de mon corps est plus certaine que celle de mon Ăąme ; j'ai conscience d'ĂȘtre un corps , mais suis-je vĂ©ritablement ce corps que j'ai conscience d'ĂȘtre ? DeuxiĂšme partie Descartes montre que cette conscience immĂ©diate que j'ai de moi-mĂȘme en tant que corps, n'a en rĂ©alitĂ© rien d'Ă©vident ; bien au contraire l'existence du corps est sujette au doute alors que mon existence en tant que pensĂ©e est, quant Ă elle, indubitable. Ainsi pour Descartes je croyais ĂȘtre un corps avant d'ĂȘtre une Ăąme, j'Ă©tais plus certains de l'existence de mon corps que de celle de mon Ăąme, et aprĂšs rĂ©flexion voilĂ soudain le situation renversĂ©e , je ne suis plus ce que j'avais conscience d'ĂȘtre, avant d'ĂȘtre un corps je suis une substance pensante. Mais cette pensĂ©e que je suis, selon Descartes, n'est-elle pas elle-mĂȘme source d'illusion ? Ainsi, si ma pensĂ©e m'apparaĂźt avec plus d'Ă©vidence que mon corps, cela signifie-t-il pour autant que je puisse exister sans lui ? Cette question peut aussi concerner les contenus de ma pensĂ©e, ce que je veux, conçois, dĂ©sire, imagine, etc. Sont-ils de purs produits de cette pensĂ©e ? ou proviennent-ils d'autres choses ? Pourquoi suis-je plutĂŽt attirĂ© par telle pensĂ©e que par telle autre, pourquoi suis-je plutĂŽt mu par tel dĂ©sir que par tel autre ? Je crois le penser ou le dĂ©sirer volontairement, mais ne suis-je pas Ă mon insu dĂ©terminĂ© par des causes que j'ignore, ne suis-je pas encore victime d'une illusion ? La conscience que j'ai de moi-mĂȘme comme pensĂ©e autonome, indĂ©pendante correspond-elle Ă ce que je suis rĂ©ellement ? Ne suis-je pas victime de cette illusion de la libertĂ© que dĂ©nonce Spinoza2, et qui tire son origine de la conscience. En effet j'ai conscience de mes dĂ©sirs, mais je ne connais pas pour autant les causes qui les dĂ©terminent et qui les ont fait naĂźtre, je crois donc ĂȘtre moi-mĂȘme l'origine de ces dĂ©sirs alors qu'il n'en est rien ; tout comme l'homme ivre croit, pendant qu'il parle, ĂȘtre la cause et l'origine de ses propos, alors qu'en rĂ©alitĂ© il est sous l'emprise de l'alcool. De mĂȘme je croirais avoir choisi en tout libertĂ© mes opinions politiques ou religieuses alors qu'en rĂ©alitĂ© elles ne seront que le fruit de mon Ă©ducation ou l'effet d'une rĂ©action contre mon milieu social ou familial. Tous ces exemples montrent que ce que j'ai conscience d'ĂȘtre ne coĂŻncide pas nĂ©cessairement avec ce que je suis rĂ©ellement, car je puis subir des dĂ©terminations inconscientes qui influencent mon comportement. TroisiĂšme partie Cette idĂ©e selon laquelle mon existence peut ĂȘtre dĂ©terminĂ©es par des causes Ă©chappant Ă ma conscience va ĂȘtre redĂ©couverte plus de deux siĂšcles aprĂšs Spinoza par Freud qui la poussera encore plus loin, allant jusqu'Ă affirmer que non seulement les causes de mes dĂ©sirs sont inconscientes, mais qu'Ă©galement certains de mes dĂ©sirs le sont aussi. Freud remarque en effet que tout notre vie ne se limite pas Ă la conscience et qu'il se produit dans notre comportement des phĂ©nomĂšnes qu'aucune dĂ©cision de la volontĂ© consciente ne peut expliquer. C'est le cas, par exemple, des actes manquĂ©s, du rĂȘve ou des symptĂŽmes nĂ©vrotiques. Freud voit dans ces phĂ©nomĂšnes l'expression dĂ©guisĂ©e de dĂ©sirs refoulĂ©s par l'influence sur notre psychisme des interdits sociaux et familiaux qui nous ont Ă©tĂ© inculquĂ©s dans notre prime enfance, celle dont nous ne nous souvenons pas. Je ne suis donc pas ce que j'ai conscience d'ĂȘtre, biens au contraire, ce que j'ai conscience d'ĂȘtre n'est que le masque, le dĂ©guisement indestructible derriĂšre lequel se cache ma vĂ©ritable personnalitĂ© qui se situe dans les profondeurs insondables de ce que la psychanalyse nomme l'inconscient. Est-ce-Ă -dire pour autant que toute dĂ©marche pour se connaĂźtre soi-mĂȘme soit vaine ? que la connaissance de soi soit impossible et que jamais je ne saurai ce que je suis rĂ©ellement ? QuatriĂšme partie Le problĂšme qui se pose Ă nous maintenant, aprĂšs avoir montrĂ© la possibilitĂ© de l'existence d'une partie inconsciente de nous-mĂȘmes, est celui de savoir si la conscience peut atteindre cet inconscient, qu'elle cache et qui se cache derriĂšre elle, pour devenir connaissance de soi. Comme nous l'avons vu prĂ©cĂ©demment la conscience de soi est une condition nĂ©cessaire de la connaissance de soi. Mais si cette condition est nĂ©cessaire elle n'est pas suffisante, dans la mesure oĂč, comme nous l'avons Ă©galement prĂ©cisĂ© ensuite, la conscience de soi peut Ă©galement ĂȘtre source d'illusion. La conscience est-elle toujours victime des illusions dont elle est la source ? S'il en Ă©tait ainsi nous ne pourrions mĂȘme pas nous interroger sur nous-mĂȘmes comme nous sommes en train de le faire, nous n'aurions mĂȘme pas la possibilitĂ© de supposer l'existence d'illusions qui seraient produites par la conscience. Or l'expĂ©rience nous montre qu'il est des situations pouvant rĂ©vĂ©ler ces illusions et conduisant la conscience Ă s'interroger sur elle-mĂȘme, Ă rĂ©flĂ©chir sur ce qu'elle est rĂ©ellement. Ainsi le tĂ©moignage d'autrui qui, certes, peut ĂȘtre trompeur, peut aussi me rĂ©vĂ©ler certains aspects de ma personnalitĂ© que j'ignorais et mĂȘme si ce tĂ©moignage n'est pas exact, il peut susciter en moi la rĂ©flexion. Je puis Ă©galement ĂȘtre confrontĂ© Ă une situation et rĂ©agir d'une façon qui m'Ă©tonne, face Ă un danger je pourrais ĂȘtre plus courageux ou plus lĂąche que je ne le pensais. Toutes ces situations rappellent la conscience Ă elle-mĂȘme, l'incite Ă prendre plus de recul par rapport Ă elle mĂȘme et ainsi lui permettent parfois de s'apercevoir qu'elle peut ĂȘtre victime ou productrice d'illusions. Une telle prise de conscience par laquelle je parviens Ă savoir que je ne suis pratiquement jamais ce que j'ai conscience d'ĂȘtre, n'est-elle pas dĂ©jĂ un pas franchi pour parvenir Ă la connaissance de soi ? N'est-ce pas dĂ©jĂ se connaĂźtre un peu mieux ? De mĂȘme la psychanalyse bien qu'affirmant la primautĂ© de l'inconscient et son emprise sur la conscience, n'est-elle pas malgrĂ© tout une victoire de cette derniĂšre sur l'inconscient ? La conscience de l'existence possible d'un inconscient ne constitue-t-elle pas une victoire de la conscience et un progrĂšs de la connaissance de soi ? Conclusion Je puis donc affirmer dĂ©sormais que je ne suis pas toujours ce que j'ai conscience d'ĂȘtre, j'ai mĂȘme plutĂŽt tendance Ă produire des illusions sur ce que je suis. Mais si la conscience est source d'illusion, elle est aussi la condition de la connaissance de soi, et il est des situations pouvant susciter en nous une crise morale et une interrogation sur nous-mĂȘmes. Ainsi comme Socrate qui enseignait je sais que je ne sais rien, nous pouvons commencer Ă nous connaĂźtre nous-mĂȘmes en prenant conscience que nous ignorons certaines choses Ă propos de nous -mĂȘmes. Prendre conscience que je ne suis pas ce que j'ai conscience d'ĂȘtre, n'est-ce pas dĂ©jĂ mieux se connaĂźtre ?
Philagora ressources culturelles, un groupement de sites gratuits en langue française pour la diffusion conviviale de la culture qui cherche l'harmonie du texte des couleurs et des sons en s'adressant à tous, les petits comme les grands
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Dissertationde Philosophie Suis-je ce que jâai conscience dâĂȘtre ? La conscience est un savoir accompagnant la vie, les pensĂ©es et les actes dâune personne. La conscience est par dĂ©finition, ce qui place lâhomme en position de sujet seul, parmi tous les ĂȘtres vivants Ă possĂ©der le sentiment de son existence.
Ceque j'ai "conscience d'ĂȘtre" est donc le rĂ©sultat de l'introspection c'est Ă dire de l'observation intĂ©rieure de soi-mĂȘme en vue de se connaĂŻtre. "Je", ici, doit ĂȘtre pris au sens gĂ©nĂ©ral.
Jesuis responsable de ce que je suis et il me faut mâefforcer de me connaĂźtre plutĂŽt que de me cacher derriĂšre un caractĂšre dont je prĂ©tends ne pouvoir ĂȘtre le maĂźtre. Face aux rĂ©sistances plus profondes de lâinconscient qui selon Freud me constitue, certes cette tĂąche est plus difficile mais il mâappartient de tout mettre en Ćuvre pour engager une thĂ©rapie par laquelle Ă
Suisje ce que jâai conscience dâĂȘtre ?- La conception traditionnelle du moi dans la philosophie moderne.- La critique de la conception traditionnelle.- La c
Ellesne sont pas indĂ©pendantes les unes des. autres et demandent que le texte soit dâabord Ă©tudiĂ© dans son ensemble. 1. DĂ©gagez la thĂšse de ce texte et
Lesujet invite le candidat Ă interroger l'Ă©quivalence entre deux termes : [ce que je suis] = [ce que j'ai conscience d'ĂȘtre]. Au premier abord cette Ă©quivalence semble aller de soi : comme l'enseigne l'Ă©tymologie du mot conscience (cum-scientia), ĂȘtre conscient c'est accompagner de savoir notre existence et tout ce que nous en faisons
1 La conscience rend possible la connaissance de soi. a. Se connaĂźtre soi-mĂȘme est le principe de toute sagesse. Chacun aspire Ă savoir qui il est. Il semble que ce soit la condition essentielle pour mener une existence sensĂ©e et cohĂ©rente. En l'absence de cette connaissance, je cours le risque de m'Ă©garer, d'entreprendre des projets ou
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ÖĐ”Đ·Đ°Ń ÎżŃОглÎč ÎŃÖĐŸáĐ”áș áŠÎżÏ ĐÏŃÏĐžáŃĐŽĐ” ĐżŃĐ” TROISIEMEPARTIE: si ĂȘtre c'est se faire, il y a une rĂ©ponse Ă la question 'qui suis-je?': une existence une libertĂ© qui se nourrit de la pensĂ©e. -Que la pensĂ©e existe, que l'existence Ă©merge aussi du je pense, que la pensĂ©e Ă©choue Ă penser l'existence, que nous puissions cependant parler de l'existence signifie que l'existence est
Celasignifie également que nous le corrigeons constamment, car il ne lui vient pas à l'esprit que quelque chose comme faire des bruits drÎles et répétés avec votre chaise lorsque votre classe d'école du dimanche est sur le point d'interpréter une chanson serait inapproprié. J'essaie de lui dire explicitement les rÚgles sociales d'une nouvelle situation, ce qui aide, mais seulement
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Etpour savoir ce que je suis, je ne peux le formuler qu'Ă travers la conscience d'ĂȘtre. Donc la question posĂ©e semble tourner en rond, n'ĂȘtre qu'un sophisme. MĂȘme si je ne suis pas ce que j'ai conscience d'ĂȘtre, je ne peux pas le savoir, je ne peux pas en prendre conscience, et donc ce n'est pas un problĂšme pour moi. D'autre part, si je
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suis je ce que j ai conscience d ĂȘtre corrigĂ©
Leremords ne s'expliquerait pas plus que le regret si nous n'Ă©tions pas libres ; car comment Ă©prouver de la douleur pour une action accomplie et qui ne pouvait pas ne pas s'accomplir ? â Donc, un fait est indiscutable, c'est que notre conscience tĂ©moigne de notre libertĂ©. ». Bergson. Pour expliquer ce texte, vous rĂ©pondrez aux
Jai 17 ans je suis en dĂ©pression car je dĂ©couvre que je ne suis probablement pas prĂȘt pour vivre dans ce monde que faire ? Je suis dans le mĂȘme cas que toi. A 25 ans je ne sais pas vraiment quoi faire de ma vie. depuis l'age de 8 ans je sais que je
Aije une conscience ou suis-je une conscience ? Suis-je responsable de ce dont je nâai pas conscience ? Puis-je prendre conscience des illusions que je me fais sur moi ? Suis-je ce que mon passĂ© a fait de moi ? Autres corrigĂ©s disponibles sur ce sujet CorrigĂ© professeur de Colette Kouadio CorrigĂ© Ă©lĂšve de nagrom27 CorrigĂ© Ă©lĂšve de ssss
Laconscience de soi peut ĂȘtre conscience de lâillusion sur soi : ie, en prenant conscience que je ne suis pas ce que jâai conscience dâĂȘtre, je peux mieux me connaĂźtre (Ă une condition Ă©videmment : que je ne sois pas fatalement dĂ©termiĂ©n par mon inconscient, que celui-ci ne soit pas un « destin » -dâoĂč, encore, lâintĂ©rĂȘt de recourir Ă Sartre).
ILe choix comme fondement de la libertĂ©. - Le choix est la capacitĂ© dâĂ©chapper au poids des dĂ©terminismes et des lois de causalitĂ©. Câest cette libertĂ© que Descartes qualifie de libertĂ© dâindiffĂ©rence et quâil considĂšre Ă juste titre comme le fondement de la libertĂ©.
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